mardi 29 avril 2014

Bilan de la Seconde Guerre mondiale 39-45



               

1945, UN TRAUMATISME SANS PRÉCÉDENT

A/ UNE HÉCATOMBE DÉMOGRAPHIQUE
Pertes humaines : Le bilan humain est dramatique : Le bilan humain est dramatique : entre 50 et 80 millions de morts, plusieurs millions de blessés, soit de 3 à 5 fois plus que pour le premier conflit mondial. Aux victimes militaires des combats s'ajoutent les pertes civiles dans les bombardements, et bien sûr les victimes des génocides. Environ 35  millions de civils sont morts et le nombre de victimes civiles est supérieur à celui des victimes militaires. En ce qui concerne le traitement réservé à la population civile.
En ce qui concerne le traitement réservé à la population civile, c'est la Pologne qui a subit la plus cruelle et la plus féroce des occupations par l'Allemagne nazie (15% de la population fut tuée).
Varsovie fut la ville européenne la plus détruite du conflit: pratiquement rasée à 100%.

Plusieurs batailles, comme Stalingrad, Berlin, Cassino ou la Normandie, s’avérèrent encore plus meurtrières que maintes batailles de la Première guerre mondiale.

Bilan :

Morts militaires des pays de l’Axe : 6,5 M+ 35 M de  blessés et + de 3M de disparus

Morts civils des pays de l’Axe : 4,2 M…………………………..soit total de 11M pour l’Axe

Morts militaires des pays Alliés : 17,6 M

Morts civils des pays Alliés : 28 M………………………………soit total de 46 M pour les Alliés

Mais les pays sont très inégalement touchés : 




* Dont 3 millions de Juifs
D'après Marc NOUSCHI, Bilan de la Seconde Guerre mondiale, Le Seuil, 1996.  http://www.monatlas.fr/Hist/guerre39_45/gdeux28.html

La Pologne a perdu 15% de sa population, l'URSS 10% et l'Allemagne 12%.

Neuf millions et demi de personnes moururent dans les camps de concentration ou d'extermination nazis, dont six millions de victimes juives, entre 1942 et 1945.

Pour la France, le chiffre précis des pertes militaires n'est pas connu. Le seul chiffre fiable est celui des morts pour la France, au nombre de 123.426, total qui agrège de nombreuses catégories (prisonniers morts dans un camp, civils tués de fait de guerre, etc.). Les estimations faites par les historiens varient entre 55.000 et 123.000 morts, et entre 120.000 et 250.000 blessés. Parmi ces historiens, un certain nombre retranchent environ 39.000 morts en captivité, et 5.200 disparus ; ce chiffre de 120.000 morts comprend également 21.000 civils et les morts de l'armée de Vichy jusqu'au 1er novembre 1943 (combats du Levant et d'Afrique du Nord).
 

Total des pertes militaires de l'Axe (tués/disparus):
6.49 millions dont Albanie: 28 000- Bulgarie: 18 500- Finlande: 79 047- Hongrie: 147 400- Italie [1940-43]: 279 820- Roumanie: 360 000- Autriche: 380 000 - Japon: 1.506 000- Allemagne: 3.850 000.

Les pertes civils chez les Alliés
Victimes juives en Europe : Population: 9 067 000 ; estimation haute : 4 869 860 ; estimation  basse 5 894 716

Dont  2,7 à 3 millions en Pologne sur  une population totale de 3,2 juifs

Dont   75 à 77 000  en France sur une population de 260 000 juifs

Dont   700 000 à 1 100 000 sur une population de 2 825 000 juifs

Victimes Roms : Les estimations du nombre des victimes varient entre 130 000 et 500 000 morts

Homosexuels : Entre 10 000 et 15 000 homosexuels périrent dans les camps de concentration nazis

Personnes handicapées : Entre 200 000 et 250 000 personnes handicapées physiques et mentales furent tuées dans le cadre du programme Aktion T

Prisonniers de guerre : 3,1 millions de soldats moururent dans les camps de prisonniers allemands durant la guerre23 dont de 2,6 à 3 millions de prisonniers de guerre soviétiques. Cela représentait environ 55 % de l'ensemble des soldats soviétiques capturés par l'armée allemande.

Russes, Ukrainiens et Biélorusses : Les sources anglophones estiment que de 4,5 à 11,7 millions de civils soviétiques furent victimes du nettoyage ethnique nazi et de la guerre. Un rapport de l'Académie russe des sciences publié en 1995 estime à 13,7 millions, le nombre de civils tués lors de l'occupation allemande. Les sources contemporaines russes emploient les termes « génocide » et « extermination préméditée » pour désigner les pertes civiles dans l'URSS occupée. Les civils tués en représailles des actions des partisans soviétiques et victimes des famines liées à la guerre représentent une grande part du total. Les sources russes incluent les victimes juives de la Shoah dans le décompte des pertes civiles

Autres victimes des persécutions nazies : Entre 1 000 et 2 000 ecclésiastiques catholiques, environ 1 000 témoins de Jéhovah et un nombre inconnu de francs-maçons.

A ces chiffres doivent s'ajouter 35 millions de blessés et plus de 3 millions de disparus.

Contrairement à la première guerre mondiale, les populations civiles furent très touchées (la moitié des victimes). En URSS, 10 millions de civils ont péri. En Pologne, 97% des disparus furent des civils, victimes des bombardements, des camps de concentration et des mauvaises conditions de vie (sous-alimentation d'où surmortalité).



Les pertes matérielles : Les destructions sont considérables et touchent des régions entières :

- 70% des immeubles de la Ruhr ont été détruits.

- 38% de la capacité de production de la Pologne et de la Yougoslavie ont disparu.

- En URSS, 6 millions de maisons, 70 000 villages, 1 700 villes, 1/3 du cheptel bovin ont été détruits.

- En France, 80% des installations portuaires ont disparu et le réseau ferroviaire a subi de très importants dommages.

Certaines villes ont été presque rayées de la carte : Dresde (8 février 1945 : 135 000 morts), Coventry, Hiroshima (6 août 1945 : 70 000 morts), Nagasaki (9 août 1945 : 36 000 morts) Oradour-sur-Glane... Les pays les plus touchés sont : l'URSS, l'Italie, le Japon, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne.



Le bilan moral et psychologique

La torture militaire et policière des SS et des milices, l'accentuation des antagonismes de classes, la lutte entre collaborateurs et résistants, dans les pays occupés, ont créé des habitudes de violences, d'illégalité, et ainsi disloqué le respect des droits de l'homme et l'indépendance de la justice.

Si l'horreur des camps de  concentration provoque un traumatisme moral rétrospectif, l'apocalypse atomique d'Hiroshima et de Nagasaki, provoque un traumatisme de nature prospective.

L'Europe, autrefois sûre des ses valeurs, de la supériorité de l'homme blanc et de son rôle civilisateur, remet en cause sa foi dans le progrès scientifique et dans l'avenir, s'interrogeant sur le poids de ses responsabilités.



B/ LES GRANDES MODIFICATIONS TERRITORIALES DE l’APRES-GUERRE



30 millions d’Européens déplacés en raison des changements de frontières, surtout en Europe orientale.

La nouvelle carte politique de l'Europe :



1-Les pays vaincus : L’Allemagne

A Potsdam les 3 grands (EU,  URSS, RU) s’accordent pour reconnaître l’Allemagne responsable du conflit. Elle devra payer 20 milliards de réparation dont la moitié à l’URSS ; elle sera désarmée, dénazifiée et les criminels de guerre seront jugés, la frontière germano-polonaise est fixée provisoirement sur la ligne Oder-Neisse. Par contre, les grands ne parviennent pas à se mettre d'accord sur un traité de paix, en raison de leurs divergences sur les frontières du futur Etat, la durée et l'importance de l'occupation, la forme du gouvernement à mette en place. L'évolution des diverses zones d'occupation est déjà très divergente.

Le clivage entre la zone soviétique et les autres, en 1949, préfigure la division future de l’état allemand.

Après sa capitulation, le Japon est occupé par les Etats-Unis. Le Japon est placé sous le contrôle du général Mac Arthur.  L’occupation américaine dure jusqu’en 1952.

L’Italie, la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie et la Finlande retrouvent leurs frontières de 1938. L'Albanie redevient une puissance indépendante, ainsi que l'Autriche qui est occupée par les 4 alliés.



2-En Europe orientale : Ils se font au bénéfice de l'URSS et de la Pologne et au détriment de l'Allemagne qui perd, sans compter ses annexions de la guerre, 100 000 km2.

L'URSS glisse vers l'ouest en annexant les pays baltes qui deviennent trois nouvelles républiques de l'URSS. Elle annexe aussi la partie orientale de la Pologne et pour avoir une frontière commune avec la Tchécoslovaquie et la Hongrie, la Ruthénie subcarpatique. Elle annexe enfin la partie nord de la Roumanie, la Bessarabie.



3-De gigantesques transferts de populations jusqu'en 1952

Entrepris pour faire coïncider les nationalités et les états.

=7M à 13 M d'allemands avaient déjà fui vers l'ouest devant la progression de l'Armée Rouge. Après la guerre, tous les Allemands des états non allemands sont systématiquement expulsés, excepté certains résistants de la guerre.

=2M de polonais quittent les territoires désormais soviétiques.

Au total, 13 millions de personnes sont déplacées en Europe. Il faut y ajouter un très fort exode juif vers la Palestine.



4- L'Impact matériel et économique de la guerre

L'Europe n'est qu'un amas de ruines. Cela s'explique par l'étendue, par la durée et la dureté des combats; il faut ajouter l'ampleur des bombardements aériens.

Les pays sont inégalement touchés: ceux qui sont ravagés sont l'URSS, la Pologne, la Yougoslavie, l'Allemagne (70% des villes sont détruites) et le Japon (2 bombes atomiques). Ceux qui sont très touchés sont des pays sous tutelle japonaise et les pays d'Europe occidentale avec d'énormes dégâts comme la France ou la GB. En Normandie ou en Yougoslavie par exemple les nazis ont tout détruit avant de quitter le pays. Les pays épargnés sont les USA, le Canada et l'Australie ainsi que les pays neutres tels que la Suède ou la Suisse dont les banques sont enrichies.

Le désordre financier a un prix: 1000 milliards de $ pour les dépenses militaires et 2000 milliards de $ pour les dommages provoqués.

L'Europe et l'Extrême-Orient sont ruinés car ils ont financé la guerre par l'augmentation des impôts, de la dette publique, l'inflation. Par exemple en France, la dette publique fut multipliée par 4.

Les USA sont les grands bénéficiaires car ils doublent leur production industrielle et leur revenu national de 1939 à 1945. Ils accumulent l'or grâce au commerce et en 1945 ils possèdent 3/4 du stock d'or mondial et le $ est la seule monnaie convertible au monde.



5- L’aspect démographique : La structure de la population est durablement affectée. La nouvelle démographie est perturbée par 3 aspects principaux: le déficit des naissances; la féminisation ; le vieillissement de la population.

On peut relever une seule exception celle de la France qui a redressé sa natalité en 1942. Cela s'explique par les avantages octroyés pour les nouveau-nés avec des coupons alimentaires supplémentaires, à l'accoutumance à l'occupation allemande, à la redécouverte des valeurs familiales, aux mesures natalistes du régime pétainiste.


Conclusion : Par son caractère mondial et total, par les destructions massives qu'elle a occasionnées, mais surtout par le traumatisme moral provoqué par la révélation du génocide et l'avènement de l'arme nucléaire, la Seconde Guerre Mondiale apparaît comme une 1ère rupture dans l'histoire du XX ème siècle.
La nouvelle carte du monde dessinée et les nouvelles règles internationales posées résultent du rapport de forces qui s'établit à l'issue du conflit entre les deux Grands vainqueurs : les États-Unis et l'URSS
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