Les
combats de la 3° Division coloniale
A Rossignol, le 22 aout 1914
A Rossignol, le 22 aout 1914
Sur le plan historique la bataille de Rossignol a été
l'un des grands désastres de la bataille des frontières. Pendant la journée du
22 août 1914 la 3° division d'infanterie coloniale française, un corps d'élite
entre tous constitué en majorité d'engagés volontaires qui ont déjà vu le feu,
fut entourée et anéantie.
La 3°division à qui on avait assigné une zone de pénétration étroite, s'était engagée en colonne de route au-delà du principal affluent de droite de la Meuse, la Semoy, en empruntant une chaussée unique, bordée de prairies marécageuses, dans lesquelles aucun déploiement n'était possible et cela, avant d'aborder la forêt de Neufchâteau aussi impénétrable que toutes les forêts de cette région.
Placée dans d'aussi mauvaises conditions, partout sans liaison, et prise à partie par deux divisions allemandes, la 3° D.I.C. n'avait aucune chance de vaincre.
Sous le commandement du Général Raffenel, la 3° D.I.C. était constituée :
- De la 1ère Brigade d'Infanterie du Général Montignault, formée des 1° et 2°R.I.C.(6800 h.) ;
- De la 3ème Brigade d'Infanterie du Général Rondony, formée des 3° et 7° R.I.C. (6800 h.);
- D'un régiment d'artillerie divisionnaire : le 2° R.A.C.(36 canons)
Le 22 août, combattent avec la Division :
- Le 3° Régiment de Chasseurs d'Afrique (600 cavaliers); - Le 6° Escadron du 6ème Dragons ;
- Une compagnie du Génie.
La 3° D.I.C. et les unités des autres armes qui l'accompagnent font partie du Corps d'Armée Colonial, placé sous les ordres du Général Lefèvre.
La 3°division à qui on avait assigné une zone de pénétration étroite, s'était engagée en colonne de route au-delà du principal affluent de droite de la Meuse, la Semoy, en empruntant une chaussée unique, bordée de prairies marécageuses, dans lesquelles aucun déploiement n'était possible et cela, avant d'aborder la forêt de Neufchâteau aussi impénétrable que toutes les forêts de cette région.
Placée dans d'aussi mauvaises conditions, partout sans liaison, et prise à partie par deux divisions allemandes, la 3° D.I.C. n'avait aucune chance de vaincre.
Sous le commandement du Général Raffenel, la 3° D.I.C. était constituée :
- De la 1ère Brigade d'Infanterie du Général Montignault, formée des 1° et 2°R.I.C.(6800 h.) ;
- De la 3ème Brigade d'Infanterie du Général Rondony, formée des 3° et 7° R.I.C. (6800 h.);
- D'un régiment d'artillerie divisionnaire : le 2° R.A.C.(36 canons)
Le 22 août, combattent avec la Division :
- Le 3° Régiment de Chasseurs d'Afrique (600 cavaliers); - Le 6° Escadron du 6ème Dragons ;
- Une compagnie du Génie.
La 3° D.I.C. et les unités des autres armes qui l'accompagnent font partie du Corps d'Armée Colonial, placé sous les ordres du Général Lefèvre.
La 2° D.I.C en réserve de la IV°armée commandée par le
général de Langle de Cary et la 5ème Brigade Coloniale, non endivisionnée, sont
les autres grandes unités du Corps d'armée colonial, dont le 3ème R.A.C. constitue
l'artillerie de corps. Au total, le Corps colonial dispose de 20.000 hommes,
5000 chevaux, 700 véhicules, 84 canons.
La 3° D. I. C. pendant les durs combats du 22 août se heurte aux XI° et XII° Divisions d'Infanterie du VI° Corps Silésien.
La 3° D. I. C. pendant les durs combats du 22 août se heurte aux XI° et XII° Divisions d'Infanterie du VI° Corps Silésien.
Le combat pour
Rossignol Le 22 août 1914
Au
matin du 22 août, la 3e division coloniale (1e et 3e brigade) s'avançait en
une seule colonne de Gérouville sur Neufchâteau, tandis que, à sa gauche, la 5e
brigade suivait une route parallèle et distante de moins de 10 kilomètres, vers
Suxy et Neufchâteau.
L'autre
division du Corps colonial (2e division) était en réserve d'Armée et ne devait
pas dépasser Jamoigne.
A
droite, une division du 2e Corps marchait sur Léglise par Bellefontaine et
Tintigny, ce qui l'eût conduite, vers 8 heures, à une lieue de Rossignol, que
la 3e division coloniale devait atteindre vers 7 heures.
L'étape
prévue était d'une quarantaine de kilomètres; et bien que l'ordre préparatoire,
reçu dans la nuit, portât qu'on attaquerait l'ennemi partout où on le
rencontrerait, on ne semblait, en fait, ni au Corps d'Armée ni à la division,
croire à un engagement sérieux avant le lendemain ou le surlendemain : les
aviateurs avaient signalé l'avant-veille seulement, et au delà de Neufchâteau,
des colonnes ennemies défilant vers le nord-ouest.
Sans
doute espérait-on, par une avance rapide, surprendre l'ennemi en pleine
manœuvre et tomber dans son flanc.
La veille, on avait marché
durant presque tout le jour; les hommes ayant à peine eu le temps de manger,
étaient arrivés au cantonnement par une pluie battante, harassés de fatigue.
A
l'aube, on était reparti et déjà, à 7 heures, l'avant garde de la 3e division
un demi-escadron du 6e dragons, trois bataillons du 1e colonial, une batterie
du 2e régiment atteignait Mesnil-Breuvannes, à moins d'une lieue de Rossignol,
et le gros de la division, à trois kilomètres en arrière, arrivait à Saint
Vincent. Le général Lefèvre, commandant le Corps d'Armée, avait rejoint en tête
de la colonne le général Raffenel, commandant la division, et le colonel
Montguers, de l'artillerie divisionnaire. L'Etat major du C.A. s'était arrêté à
Saint-Vincent et rédigeait les ordres pour la journée.
On
allait cantonner à Neufchâteau, et déjà « les campements » étaient prêts à
partir. Bien que quelques cavaliers eussent été signalés à l'est, on affichait
une sécurité absolue.
Le
brouillard s'était levé et le temps s'annonçait très beau.
Tandis
que le général commandant de Corps regagnait en automobile son poste de
commandement, le général Raffenel reprenait à cheval la route de Mesnil. Le
général Rondony, commandant la 3e brigade, était en tête du 2e colonial que
suivait la compagnie du génie, l'artillerie divisionnaire, le 3e colonial et
l'artillerie de Corps encadrée par le 3e colonial.
Le
général Montignault, chef de la 1e brigade, était avec l'avant-garde qu'il
commandait.
Vers
7h30, la tête de cette avant-garde allait dépasser le village de Rossignol
et s'engager dans la forêt de Neufchâteau, lorsque des coups de feu partirent
d'un petit bois à l'ouest de la route, simple engagement de patrouilles, pensa
t-on.
La
cavalerie en fit son affaire et l'escadron, à la suite du peloton de tête qui
poursuivait l'ennemi, s'engagea dans les bois. Le bataillon Berteaux-Levillain,
du 1e colonial, y arrivait peu après.
Cependant,
à moins d'un kilomètre de la lisière, les dragons sont arrêtés par une vive
fusillade et obligés de mettre pied à terre, les taillis à droite et à gauche
de la route étant impraticables.
L'infanterie
intervient, avec ordre de pousser la marche vigoureusement. Mais elle se heurte
presque aussitôt à des tranchées dissimulées dans la forêt et défendues par de
l'infanterie avec des mitrailleuses. Une lutte très violente s'engage; les
tranchées les plus avancées sont enlevées à la baïonnette; mais sur la route
qu'on n'arrive pas à dégager assez vite, les unités de soutien se trouvent
exposées a des feux d'enfilade et subissent en quelques instants des pertes
sensibles.
Il
y a un moment d'hésitation.
Le
lieutenant-colonel Vitard, quoique blessé, se précipite en avant.
Déjà
le 3e bataillon arrive, et, grâce à l'énergie et à la vigueur de son chef, le
commandant Rivière, rétablit le combat. Les compagnies déployées en échelon à
l'ouest de la route s'efforcent de contenir l'ennemi, qui semble vouloir
déborder de ce côté.
Deux
compagnies du bataillon Quinet (1e bataillon) sont engagées à droite et
combattent sous bois. Il n'y a bientôt plus à l'avant-garde aucune troupe fraîche
disponible ; on apprend que les trois chefs de bataillon sont tombés et, avec
eux, beaucoup d'officiers et les meilleurs soldats.
Le
général Raffenel, entendant la fusillade, a pressé l'allure. Il est venu
jusqu'à l'entrée de la forêt, où un peu après 9 heures le général Montignault
lui rend compte de la situation : le 1e colonial, quoique très éprouvé, tient
toujours. Mais l'ennemi, qui progresse sans cesse par les ailes, menace de le
déborder. Il est nécessaire de l'appuyer en toute hâte.
On
ne sait encore pourquoi le 3e colonial, qui devait marcher derrière
l'artillerie, n'a pas suivi. Par contre, le 3e chasseurs d'Afrique, cavalerie
de Corps, avait rallié, par Termes, la division, et était rassemblé à l'ouest
de la route, attendant de pouvoir traverser la forêt derrière l'avant-garde,
conformément aux ordres venus du Corps d'Armée.
Pour
ne pas laisser la cavalerie et l'artillerie sans soutien, le général Rondony
obtient de garder auprès de lui, à Rossignol, le bataillon Rey, tandis que le
bataillon Richard à droite, le bataillon Wehrlé à gauche, gagnent la forêt,
d'où reviennent de longues files de blessés.
C'est
alors seulement qu'un officier d'état major, envoyé au-devant du 3e colonial et
qui est allé jusqu'à Mesnil-Breuvannes sans le trouver, rend compte que
l'artillerie ennemie tirant d'Orsainfaing, ou peut-être même d'Harmsart, a déjà
depuis longtemps ouvert le feu sur le pont et qu'au delà on aperçoit des
éclatements sur Saint-Vincent.
Cette
canonnade sur la droite pouvait être grosse de conséquences. Le général
Raffenel, n'ayant de ce côté aucune nouvelle du 2e C. A., non plus que de la 5e
brigade à gauche, en venait à se demander si sa 3e division n'était pas
complètement découverte et menacée d'être prise de flanc.
De
fait, le 2e Rég de C. A. était parti avec trois heures de retard et n'avait pas
pu déboucher de Bellefontaine sur Tintigny, où l'ennemi l'avait précédé. C'est
ainsi qu'au sortir de Saint-Vincent, vers 9 h30, le 3e colonial avait été pris
sous le feu de l'artillerie allemande. Il avait dû dégager la route et se
déployer au sud de la Semois, tandis qu'en arrière le 2e colonial prenait
position à l'est du village, pour protéger l'artillerie de Corps et parer à un
mouvement tournant de l'ennemi.
La
3e brigade se trouva engagée de la sorte, à l'insu du général Raffenel et du
général Rondony lui-même, dans un combat distinct de celui de Rossignol.
Le
3e colonial, cependant, avait réussi à faire passer un bataillon (3e bataillon,
commandant Mast), au nord de la Semois. Mais à peine les sections ont-elles
franchi le pont, l'une après l'autre au pas de course, que le pont est détruit.
Pour
traverser la rivière, il faut aller maintenant, par un long détour, jusqu'au
village de Termes, à plus de 3 kilomètres à l'ouest. En fait, aucun autre
élément de la division ne passera plus la Semois; et des cinq escadrons, sept
bataillons, trois groupes qui sont à Rossignol, attendant toute la journée un
secours qui n'arrivera pas, bien peu de survivants réussiront à se dégager.
Vers
11 heures, au moment où l'entrée en ligne du bataillon Mast peut faire espérer
l'arrivée prochaine du reste de la division, la situation n'apparaît pas aussi
tragique au général Raffenel dans la forêt de Neufchâteau, les cinq bataillons
de la 1e brigade tiennent tête à l'ennemi; à 400 mètres de la lisière, en avant
de Rossignol, le bataillon Rey s'est établi en soutien.
Derrière
ce repli, les éléments les plus éprouvés du 1e colonial viennent se
reconstituer au sortir des bois; la compagnie du génie a l'ordre de préparer la
mise en état de défense du village, pour servir de point d'appui le cas
échéant; au sud, l'artillerie a dégagé la route et cherche des positions pour
soutenir au besoin le recul de l'infanterie, car elle ne peut lui être
directement utile dans un combat en forêt ; déjà une batterie ennemie s'est
montrée à moins d'un kilomètre sur la gauche; elle est aussitôt prise à partie
par le capitaine Puel et mise hors de combat; le régiment de chasseurs
d'Afrique est venu se former en colonne d'escadrons à l'est de la route, avec
mission de protéger l'artillerie et de surveiller tout particulièrement l'est,
qui reste le point inquiétant.
Le
général, qui a transporté son poste de commandement à la sortie sud de
Rossignol, près du bois du Château, rédige un premier compte rendu au Corps
d'Armée. On a dit car le document n'est jamais parvenu que, s'il ne cachait pas
la gravité de la situation, le général exprimait du moins l'espoir de tenir sur
place, d'autant qu'au moment même une certaine accalmie se manifestait dans le
combat.
Un
peu après 11 heures, le commandant Petit, du 3e groupe de
l'artillerie divisionnaire, signale qu'il aperçoit des gros d'infanterie
ennemis défilant à 3000 mètres dans la direction de Tintigny.
L'artillerie,
aussitôt mise en batterie, ouvre le feu. Mais déjà, â quelques centaines de
mètres plus loin, la reconnaissance du capitaine Cherrier a été mitraillée et
dispersée. Presque en même temps une salve de fusants éclate au-dessus de
l'état major de la division. La direction sud-est-nord ouest du tir ne laisse
plus de doute : l'ennemi est à Tintigny. De ce côté, a route de retraite est
menacée, mais du moins pouvait-on croire encore
le champ libre à l'ouest, vers Termes et Frenois.
Le
général Rondony a appelé à Rossignol le bataillon Mast, du 3e colonial, le seul
de sa brigade dont il dispose; il a envoyé une compagnie (11e compagnie,
capitaine Collin) prolonger à droite le bataillon Rey, face à la forêt. A peine
cette compagnie se montre-t-elle sur la crête, à l'ouest de la route, qu'une
batterie ennemie ouvre, directement, sans réglage préalable, le feu sur elle.
En
même temps, une ligne de tirailleurs ennemis apparaît à la lisière de la forêt.
On fait face à la nouvelle direction.
Vers
14 heures, les Allemands sont décidément maîtres des bois.
Les
éléments de la 1e brigade, rejetés les uns après les autres, avaient été
ralliés par les officiers encore valides. A gauche, vers la cote 342, ils
faisaient encore face à l'ennemi, qui menaçait de tourner, par l'ouest, la
position de repli.
Tout
en poursuivant le combat de front, les Allemands s'infiltraient sous les bois,
qui forment un arc de cercle autour de Rossignol, et, par l'ouest et l'est à la
fois, cherchaient à nous déborder. Ils concentraient sur le village le feu de
leur artillerie, qui, à partir de 15 heures, devient effroyable.
Nos
batteries ripostent furieusement; Mais obligées de répondre à des coups qui
leur arrivent de front, sur les deux faces et par derrière, nos pièces sont
réduites à pivoter sur place pour tirer dans toutes les directions. Nous avons
maintenant l'impression d'être enveloppés.
Sans
doute était-il déjà trop tard pour se dégager. Quoiqu’il en soit, le
commandement ne paraît pas avoir voulu se résoudre à la retraite, espérant
toujours des renforts qui n'arrivent plus. Seuls les chasseurs d'Afrique, grâce
à une manœuvre opportune, conduite avec l'idée de tourner l'ennemi par
Breuvanne et de surprendre son artillerie, avaient été ramenés à temps au sud
de la Semois.
Tout
le reste, génie, artillerie, infanterie, continuait la lutte stoïquement,
autour du village en flammes.
L'ennemi
surgit enfin des bois. Au nord de Rossignol, il est encore contenu à plusieurs
centaines de mètres par le feu des compagnies qui épuisent sur lui leurs
munitions. Mais, vers 16 heures, des mitrailleurs allemands se glissent au sud
et prennent les nôtres à revers. Il faut reculer jusqu'au village, où les
généraux Montignault et Rondony, aidés de quelques officiers, arrêtent les
débris des sections, les regroupent, les ré encadrent tant bien que mal, puis
les répartissent sur les différentes faces du point d'appui, qu'elles
continuent de tenir solidement. Un premier centre de résistance, le plus
important, comprend Rossignol et le bois du château, sous les ordres du général
Rondony. Un autre est constitué par un petit bois plus au sud où se tient le
général Montignault.
Entre
les deux, aux abords de la route, l'artillerie tire sans arrêt.
Le
colonel Guérin, avec ce qui reste du 1e colonial, s'est replié à l'ouest du
village ; sur le front nord se trouve le commandant Rey avec le 2e colonial, et
derrière lui le capitaine Laurans, de l'état-major de la division, avec des
fractions qu'il a spontanément ralliées.
Au
sud-est, des compagnies du bataillon Mast se reforment et font face en même
temps au nord et à l'est ; la section de mitrailleuses du lieutenant Septans se
trouve en avant du château. En arrière, contre le mur des communs, sur le bord
de la route, une pièce de 75 est en batterie. Celui qui l'a amenée là, sous un
intense bombardement et qui, par son courage héroïque, fait l'admiration de
tous, c'est le lieutenant Psichari,
Pendant
plus d'une heure, sous un bombardement qui ne cesse pas, le général Raffenel a
attendu anxieusement du secours. Vers trois heures de l'après-midi, il s'est
éloigné avec son chef d'état major, se dirigeant vers l'artillerie, au sud du
petit bois. En cours de route, le commandant Moreau est blessé.
Le
général continue seul. On ne l'a plus jamais revu. Les Allemands ont affirmé
plus tard avoir enseveli le corps d'un général français dans les prairies qui
bordent la Semois.
Dans
Rossignol et sur les lisières, la lutte continue. Mais, bientôt, à son tour,
celui qui était l'âme de la défense et qui, par son endurance et sa crânerie,
galvanisait tous les cœurs, le général Rondony, disparaît, mortellement
atteint. Autour de lui tombent l'un après l'autre le général Montignault,
grièvement blessé, le colonel Gallois, du 2e colonial, tué, et le commandant
Wehrlé, tué; les commandants Mast et Rey, blessés; des capitaines et des lieutenants,
parmi lesquels Psichari frappé sur sa pièce; et, avec les Officiers, des
soldats par centaines qui ne veulent pas s'avouer vaincus.
Jusqu'à
18 heures, la résistance se prolonge ; les Allemands ne sont plus qu'à quelques
centaines de mètres ; l'artillerie tire encore.
Le
colonel Montguers tombe blessé au milieu du 1e groupe, qui, sous l'admirable
conduite de son chef, le commandant Lotte, contient l'ennemi à l'est de la
route. Le lieutenant Vial, du 1e colonial, excite encore ses hommes de la voix
et du geste.
Le
lieutenant Chaumel épuise ses munitions et essaie d'échapper à l'encerclement.
Mais
l'ennemi tient maintenant Mesnil-Breuvanne et Termes. Il arrive du nord, de
l'est, du sud : son infanterie couronne les crêtes.
C'est
la fin. De tous côtés du champ de bataille retentit le « cessez le feu ». Un
clairon du 2 colonial sonne une dernière fois « en avant ! ».
Autour
des 2e et 21e batteries, l'assaut allemand brise une
dernière résistance.
Puis
le silence se fait peu à peu sur ce champ de bataille, où agonisent tant des
nôtres. Le soir tombe et c'est à peine si a la faveur de l'obscurité, quelques
centaines d'hommes pourront, par petits groupes, s'échapper et rejoindre nos
lignes. Les autres : un général, trois colonels, une centaine d'officiers et plus
de cinq mille hommes, dont un grand nombre de blessés, tomberont aux mains de
l'ennemi.
Mais
dans une lutte inégale, ils viennent de sauver l'honneur. Et leurs glorieux
drapeaux ne seront pas prisonniers. Des mains pieuses les ont enterrés sur le
champ de bataille. Ce sont des mains françaises, qui, plus tard, recueilleront
ces reliques sacrées.
Autour
de Rossignol la 3e DIC y perd 11 900 hommes, ses canons et ses trois
généraux)
Au cours de la bataille
des Frontières. Les combats d'août 1914 ont coutés
300.000 hommes à l'armée française, avec certainement 130.000 morts (le
mois le plus meurtrier de toute la guerre) dont 22 000 pour la seule journée du 22 août lors de la Bataille de Rossignol. Cela se passe en
Belgique à l’extrémité sud-est, en Lorraine belge, à la sortie de Rossignol sur
la route de Neufchâteau. Une partie des troupes faisait partie la
3ème division d’infanterie coloniale: dont la Ière et la 3ème brigade
d’infanterie coloniale (1er, 2eme, 3eme et 7eme RIC), soit deux fois 6 800
hommes, ainsi que le deuxième Régiment d’artillerie de campagne coloniale (36
canons); mais aussi le 3ème régiment de chasseurs d’Afrique avec 600 cavaliers.
Presque tous seront anéantis. http://didierlong.com/2013/10/20/jean-michel-steg-22-aout-1914-la-catastrophe-inconnue/
Voir
la Bataille de Rossignol : http://chtimiste.com/batailles1418/combats/rossignol.htm
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