L’enseignement en
Algérie coloniale
-Remarques
préliminaires : Pendant les 60 premières années de colonisation française les
populations musulmanes se montraient réticentes, voire hostiles envers l’école
française en Algérie. L’école coranique qui apportait depuis toujours au peuple
algérien la religion, la langue et les mœurs était l’agent le plus efficace de
cette hostilité. Chez les musulmans, une infime minorité adopta et défendit
l’enseignement français dès le début de la conquête. Les juifs indigènes étaient
moins hostiles à cet enseignement français dans l’ensemble. Leur attachement à
la religion judaïque ne faisait pas obstacle à l’enseignement moderne qui les
prédisposait à l’assimilation. À partir de 1870, avec le décret Crémieux, ils
auront tous la nationalité française.
Les
premières écoles furent construites dans les grandes villes, là où la
population était la plus concentrée, là où il y avait le plus d’européens[1].
Comme en France à la même époque, les citadins (musulmans, Juifs et européens)
avaient plus de chances d’être scolarisés que les ruraux des trois confessions.
Les villes étant concentrées sur une bande du littoral, les écoles et lycées
étaient plus nombreux dans ces zones.
Dans
le bled et les montagnes, sans parler du Sahara, l'extrême dispersion des
populations rurales sur un territoire quatre fois plus grand que la France fut
toujours un obstacle à une scolarisation
efficace, pour les indigènes mais aussi les européens, non seulement à cause
des moyens financiers énormes, mais aussi par ce que les jeunes étaient plus
utiles pour développer l’agriculture ou l’élevage et aider leurs parents, comme
en France il y a longtemps.
Enfin
en Algérie tout était à créer, tout était à construire (ponts, routes,
hôpitaux, dispensaires, administration des villes et villages, maternelles, écoles,
lycées, universités…) ; on est parti de zéro ; la guerre de conquête
a duré 41 ans, la guerre d’indépendance 6 ans ; La France colonisatrice
n’a eu que 85 ans pour construire toute l’infrastructure d’un pays...et
développer son enseignement dans toutes les villes et villages du pays, à
toutes les communautés très différentes, très nombreuses, dont la démographie
galopante de certaines ne correspondait pas aux moyens financiers alloués à l’Algérie.
L'enseignement primaire
-Les
premières tentatives : 1830-1880
Les
trois régimes qui se succèdent en France après la conquête de 1830 (la
Monarchie de juillet, la 2e République, le Second Empire) abordent
le problème de la scolarité en Algérie sans plan organisé de sorte que durant
50 temps, cinq tentatives scolaires se succéderont, avec plus ou moins de
réussite.
L’enseignement
mutuel franco-arabe. Les écoles maures françaises (1836 – 1850) avec des
maîtres français et musulmans enseignant la langue française et l’arabe ;
les écoles Arabes Français (1850 – 1865) ; les écoles arabes françaises de
Napoléon III puis de la IIIe République (1865 – 1880) ; les écoles
communales mixtes et la création de la première école normale pour garçon à
Alger en 1865, conséquence de la loi Guizot (1833) et une école d’institutrice
à Miliana en 1874. En 1878 création de l’école normale d’instituteurs à
Constantine. De 1865 à 1885, le problème du recrutement, européen et surtout
musulman, se posait lors de chaque concours, et on a souvent dû faire appel aux
recrues des écoles normales de France pour pallier au manque d’instituteurs
locaux. Ces instituteurs et institutrices ont fait preuve d’un dévouement
exemplaire pour enseigner, dans des tous petits villages isolés dans le Sud, des
classes de 50 enfants parlant à peine le français et certain ni l’arabe ni le
français. C’était une mission plus qu’un métier. Dans le bled, ils cumulaient
en plus de leur travail les fonctions d’assistants sociaux, d’écrivains publics,
d’infirmiers…
-A
partir de 1871, la IIIe République, avec Jules Ferry, voulut appliquer dans
ce domaine de l’éducation, le même système français, les mêmes méthodes qu’en
France métropolitaine, en scolarisant le plus d’enfants possible, tous à
égalité. Ce qui n’était pas possible pour des raisons purement financières.
Comment scolariser autant d’enfants dans un pays si étendu, où la population était
très hétérogène, très éparpillée, avec un budget de trois départements. La
population indigène ne parlait pas le français. Les berbérophones, représentant
le tiers de la population, ne parlaient ni ne lisaient l’arabe. Les Européens
étaient concentrés sur une bande littorale et dans les grandes villes. Le
nombre de nouvelles classes restait inférieur aux besoins du pays et ne pouvait
pas suivre le rythme d'accroissement de la population. "Pour scolariser
entièrement le pays il faudrait y consacrer le budget total de l'Algérie."
Il aurait fallu un budget spécial d’état pour avoir autant d’instituteurs parlant
arabe et français, autant d’écoles dispersées au moins dans l’Algérie du nord
(représentant la moitié de la surface de la France). Il était illusoire de
penser que les députés français allaient voter à Paris ce budget pour la
scolarisation des petits musulmans d’Algérie, étant donné les difficultés
qu’ils avaient à l’époque de scolariser tous les enfants de France,[2]
du à l’exode massif des populations rurales vers les grandes villes
industrielles. Et puis Paris était à reconstruire après le bombardement
prussien pendant la guerre de 1870 et les destructions dues à la commune de
Paris en 1871.
-L’enseignement
primaire élémentaire de type métropolitain en Algérie (1882-1943).
En
France la loi du 16 juin 1881 décide de sa gratuité, celle du 28 mars 1882 la
rend obligatoire de 6 à 13 ans pour les enfants des deux sexes, mais cela prend
du temps à s’installer[3]
; celle de 1936 porte la limite supérieure à 14 ans. En Algérie des
dispositions analogues sont introduites par le décret du 13 février 1883 : une
seule condition pour en bénéficier, l’usage d’une langue commune, le français,
concession indispensable que doivent consentir ceux dont la langue maternelle
est différente, arabe, berbère, espagnol, italien, sous bénéfice d’ailleurs
d’un bilinguisme dont l’avantage n’est pas douteux. Mais ces mesures seront
longues à mettre en œuvre dans tout le pays.
En
1882,
on compte 8850 enfants européens et 1150 enfants musulmans dans
l’enseignement primaire et 3500 jeunes européens et 100 jeunes musulmans dans
le secondaire. 5 % des fillettes musulmanes sont scolarisées. En 1882, les
musulmans boudent en général ces écoles encore rares et les européens du bled n’ont
pas toujours d’écoles primaires à proximité
Un
cas particulier : la Kabylie. Jules Ferry estimait que
la Kabylie était de toutes les contrées d’Algérie la mieux préparée à
l’assimilation, par le caractère, les mœurs et les coutumes de ses habitants. Il fut donc
décidé d’y créer huit écoles primaires indirectement imputées sur le budget de
l’État, d’où leur nom d’école ministérielle, ceci afin d’éviter l’opposition
éventuelle des municipalités, qui avait d’autres priorités. Le décret du 13
février 1883 transforma ces écoles en écoles communales ; l’enseignement y
était gratuit et obligatoire pour les deux sexes.
Il
était infiniment plus difficile de scolariser les petites filles musulmanes, voilées dès leur puberté. La tradition
musulmane leur interdisait de sortir hors du domicile des parents avant que
ceux-ci aient arrangé leur mariage. Vers 1892, environ 150 fréquentaient
l’école, une dizaine d’écoles existaient dont la survie était très aléatoire.
À
partir de 1890, le nombre d’écoles et l’importance des
effectifs musulmans ne cesseront d’augmenter :
En
1902, le taux de scolarisation des enfants européens était de 83 %. En revanche
celui des indigènes stagnait à 8 % ; La scolarisation devait faire face à
l’immensité du territoire, aux moyens de communication encore vétustes et aux
données démographiques[4].
Contrairement à la France où l’on trouve toujours dans le moindre village des
locaux pour y installer une école à peu de frais, en Algérie il y avait tout à
créer : locaux à construire, maitres à former, programme à établir,
c’est-à-dire des crédits très importants ; de plus, dans un pays montagneux et
avec la langue de communication à implanter. Il fallait aussi faire venir les
élèves, convaincre leurs parents de l’utilité de cet enseignement pour l’avenir
du pays, de leur famille, de leur enfant. La scolarisation
des filles dans l’enseignement primaire élémentaire progressera de 5 % en
1900 à 20 % en 1924.
En
1920-21 il y avait dans les écoles publiques d’Algérie 112 223 élèves européens et 43 000 élèves musulmans.
Pendant
cette période, en France les jeunes filles étaient scolarisées en primaire tout
au moins dans les villes ; mais pour l’enseignement secondaire leur instruction
était différente de celle des garçons et elles n’avaient pas accès aux matières
nobles. Elles se sont battues pendant longtemps pour obtenir autant de droits à
l’enseignement supérieur que les hommes. Il faudra attendre 1924 pour avoir l’unification
des programmes scolaires dans le secondaire qui entraînera enfin l’équivalence
des bacs filles et garçons.
Entre
1921 et 1939, en Algérie, le nombre d’élèves musulmans
augmente dans le public de 43 000 à 114 000
dont 22 000 fillettes soit une augmentation de 3600/an.
Mais
à partir de 1925 il faut tenir compte d’un taux de croissance exceptionnelle de
la population indigène : 22 % entre 1921 et 1936; alors qu’elle est inférieure
à 6 % en France pendant la même période[5].
La vitesse de scolarisation restant toujours inférieure aux besoins ; les deux
guerres mondiales, avec leurs pertes en hommes et en moyens ont freiné aussi
les progrès espérés.
Les
territoires du Sud posaient des problèmes spécifiques étant donnés leur
immensité et les dispersions des populations. 61 classes et 7 ateliers
existaient en 1921 ; en 1948, 234 classes. L’enseignement français ne put
s’enfoncer jusqu’à Tindouf, Tamanrasset qu’en 1905 ; en 1948 aucune oasis n’était
dépourvue d’école.
Après
la deuxième guerre mondiale la France décide de transformer
rapidement et totalement le visage de la scolarisation musulmane. Les décrets du 27 novembre 1944 et mars 1949 réaffirment l’obligation
scolaire à tous les enfants sans distinction et on définit un plan sur vingt
ans (1944-1964) qui prévoit la scolarisation d’un million d’enfants musulmans.
Mais si cet arsenal juridique induit momentanément un accroissement des effectifs
d’enfants musulmans scolarisés dans le primaire (les faisant passer de
110 000 en 1943 à 157 600
en 1946), il reste encore très insuffisant.[6]
A
partir de 1954, les effectifs d’enfants musulmans scolarisés (322 000) seront
toujours supérieurs au nombre d’enfants européens scolarisés (143 000),
mais avec de grandes disparités géographiques : dans les villes du Sud ou dans
les villages de montagne il y avait 90 à 100 % de petits musulmans dans les
classes du primaire, comme à Aumale ou j’ai commencé à aller à l’école; et
inversement dans les grandes villes il y avait entre 10 à 60 % d’élèves
musulmans dans les écoles publiques, et encore moins dans les écoles privées.
Entre
1939 et 1954 le nombre d’élèves musulmans passa de 114 000 à 322 000 soit une augmentation de
15 000 élèves par an ; le taux d’enfants scolarisés dans la
population musulmane passe à 16,7 %[7].
Malgré ces efforts et à cause de la démographie galopante (croissance entre 2
et 3 % par an), on s’aperçut en 1954, que la population enfantine de 6 à
14 ans à scolariser, atteignait 1,9 millions[8].
Chiffre inattendu qui a bouleversé le plan de scolarisation totale de la
jeunesse musulmane en Algérie préparée dès 1944. L’assemblée algérienne fit
dresser l’inventaire des besoins scolaires et obtint l’ouverture de 1800 classes
nouvelles pour 80 000 enfants. Mais créer des classes, construire des
écoles, former, recruter des maitres comme en métropole, se révélait, face à
l’expansion démographique, irréalisable en si peu de temps. Pourtant 16%
du budget ordinaire et 17% du budget extraordinaire de l'Algérie étaient consacrés
à la scolarisation, plus qu'aucune autre province française …
De
1952 à 1960, le nombre de classes élémentaires publiques doubla (de 9300 à
18 300 classes) comme les effectifs d’élèves musulmans, passant à 695 000, alors que les effectifs
d’enfants européens diminuaient à 129 700.
À la fin de la colonisation en 1962, 30 % des enfants musulmans étaient
scolarisés (800 000 enfants). Les
créations de cours complémentaires d’enseignement général furent plus
importantes encore proportionnellement : le nombre passera de 375 à 950
(1951-1959). Dans ces CEG, le pourcentage des filles musulmanes par rapport aux
garçons musulmans passa de 9 % à 31 %.
L’enseignement
élémentaire privé accueillait 4,9 % des
enfants européens et musulmans en 1952 ; 2,6 % en 1960.
Les écoles maternelles
accueillaient en 1960, 52 820 enfants dont 15 550 européens Les
écoles normales avaient formé en novembre 1959, 1366 maitres dont 814
musulmans.
L’enseignement de l’arabe
était obligatoire dans les écoles normales d’Algérie, en option dans les écoles
primaires supérieures, enseigné dans les collèges et lycées en option, pour les
Européens les musulmans.
Pendant la guerre d'indépendance :
Depuis novembre 1954 la rébellion détruisait les écoles dans le bled : en mars
1956 on en a compté 296 endommagées, 11 détruites, 404 fermées par mesure de
sécurité et 154 occupées par la troupe ; soit 50 000 enfants privés
d’instruction. Aussi les constructions légères, des préfabriqués les
remplacèrent progressivement. L’armée en accord avec le rectorat d’Alger
rouvrit des écoles avec l’aide instituteurs civils, dans les zones pacifiées,
sous sa protection ; dans les zones
d’insécurité c’était des soldats instituteurs qui enseignaient. La progression
est spectaculaire de janvier 1957 à octobre 1959 le nombre d’écoles et de
centres passe de 50 à près de 1000.
Les nomades
ne furent pas oubliés : après 1945, outre sa classe de sédentaires à
Tamanrasset, trois classes nomades étaient intégrées aux tribus dont elle
suivait les déplacements. En 1949 deux autres classes nomades furent créées et
en 1959 la classe créée recevait en outre les parents Touaregs dans un cours
d’adultes. Le Hoggar était peuplé en 1957 de 10 776 habitants dont 4090
Touaregs sur 375 000km.
L’enseignement
secondaire se développe dès le IIe empire,
uniquement dans les grandes villes et le recrutement est exclusivement
masculin, élitiste, européen, chrétien et juif. Alors que les fils de l’élite
algérienne étaient dirigés vers les medersas ou vers les deux collèges
franco-arabes.
En
1920-21, il y avait 5000 élèves européens et 434 élèves musulmans dans le public.
Ils seront 44 700 élèves européens
et 10 280 musulmans en novembre
1959 (soit 23%), dans le secondaire et 6550 étudiants européens et 814
étudiants musulmans dans les facultés (soit 12 %).
Conclusion :
la francisation, par l’école, des immigrés européens, de langue et de
traditions différentes mais de religion et de culture proche, se réalisait
rapidement, leur permettant d’exercer tous les métiers, toutes les professions
et d’assurer l’encadrement nécessaire au développement du pays. Cet
enseignement européen atteignait, dans tous les degrés, le niveau de celui de
la métropole.
Il
est indéniable, en revanche, que la France a tâtonné dans le domaine de
l’instruction à dispenser aux populations autochtones. Nous venons de voir que
ce n’était ni par ignorance ou mépris ni par mauvaise volonté : les essais
furent nombreux, les problèmes posés étant très spéciaux. Faire accepter
l’école française, pour les filles comme pour les garçons de surcroît,
-différent par la langue et l’idéologie- ; engager des sommes considérables
pour construire, former et rémunérer des maîtres, puisqu’on partait de zéro :
le problème ne se limitait pas à ces deux aspects essentiels.
L’occidentalisation apparaissait d’autant plus nécessaire dans le cadre
national que le peuple européen demeurait très faible face à l’explosion
démographique autochtone, fruit bénéfique de la colonisation. Préserver la
culture propre à ce pays oriental tout en faisant connaître les idées
occidentales d’égalité et de justice ; ne pas froisser l’attachement à
l’islam tout en faisant respecter la laïcité ; imposer le français sans
s’interdire de recourir à l’arabe ou au berbère, l’entreprise était très
délicate. [9]
La
scolarisation en Algérie tout comme la citoyenneté française est une arme à
double tranchant, difficile à manier.
D’un
côté, comme l’ont fait les administrateurs sous Louis-Philippe et sous Napoléon
III, on respecte la culture autochtone en adaptant l’enseignement du pays dans
lequel il est dispensé. On construira alors beaucoup d’écoles franco-musulmanes
dès 1835 pour garçons et dès 1845 on l’envisagera pour les filles. À ce moment,
les élèves arabes étaient plus nombreux dans ces classes d’école que les élèves
européens. Les élèves européens étant scolarisés dans des écoles publiques mais surtout
privées comme en France. On pourrait critiquer cette ségrégation.
D’un
autre côté, comme l’ont clamé Mac-Mahon, Jules Ferry et les lois de la IIIe République,
on désire la fusion des races, l’assimilation des Arabo-Berbères dans la
civilisation des lumières, bien sûr « supérieure aux autres » comme
le disait Jules Ferry ! ; on créé alors des écoles françaises, comme
en métropole avec les mêmes ancêtres que tous les Français : Clovis,
Vercingétorix etc. ; on demande donc au petit indigène de se fondre dans notre
histoire, dans notre culture et d’oublier la leur. C’est même plus subtil : on
crée un lien de dépendance, car toute politique sait que dans tous les pays du
monde la direction et l’uniformité de l’instruction publique est un puissant
moyen de gouvernement.[10]
Jules Ferry contribue à cette idéologie : en ouvrant les écoles françaises,
« c’est l’honneur indigène qu’on prétend flatter et leur reconnaissance
qu’on attend en retour »[11].
Les chefs religieux, les traditionalistes, les fidèles à l’islam ont vu le
danger. « En 1865, 13 000 enfants indigènes étaient scolarisés ; en 1880
il n’y en aura plus que 3200. En somme, ce que l’on demande alors aux indigènes,
c’est, en acceptant de rentrer dans les écoles françaises, de contribuer à leur
acculturation »[12]
Vers
la fin de la colonisation en 1962, les musulmans ont reproché à la France à la
fois de ne pas vous avoir scolarisé tous leurs enfants et en même temps d’avoir
fait du prosélytisme culturel les privant de leur culture et de leur histoire.
[1]En
1931, 80 % de la population européenne
étaient citadine ainsi que la grande majorité de la population juive ; en
1960, les Européens seront citadins à 90 %. À partir de l'exode rural de 1936
il y aura de plus en plus de musulmans dans les villes et grandes villes.
[2] Il y
avait en France, en 1876–77, environ 4 700 000 élèves, pour une population
totale de 38 millions avec un taux de croissance de 1 % par an. Le taux d’illettrisme
en France était de 25,5 % en 1866 et de 34,5 % chez les salariés agricoles.
Pendant cette même période il aurait fallu scolariser entre 4 et 500 000
enfants en Algérie pour une population totale d’environ 2 800 000 habitants
dont 320 000 européens et 2 500 000 musulmans) ; on en scolarisera moins de 10
000 en tout ; toujours pour les mêmes raisons : manque de crédits, manque de
matériel, manque d’instituteurs.
[3] Le débat
à la chambre sur la loi du 28 mars 1882 nous apprend que le taux des enfants
non scolarisés en métropole en 1880 oscille entre 23 % dans le Puy de Dôme et
48 % en Haute-Vienne. http://cagrenoble.fr/ecoles/enseignement.pdf
[4] Taux de
croissance exceptionnelle de la population indigène (plus de 2% l’an) et des
taux relativement bas pour la population européenne (0,8 %).Il est actuellement
en France de :0.5% et en Algérie de 1,9% par an
[7]
books.google.fr/books?isbn=2296424449
Kamel Kateb - 2006 - Social Science.
[8] Pour une
population de 9 554 000 (8 600 000 musulmans et
940 000 européens) en 1954
[9] Études
et rédaction de Madame Marcelle Tournier.
Bibliographie : l’amicale des anciens
instituteurs et instructeurs d’Algérie et le cercle algérianiste présente
1830 -1962 des enseignants d’Algérie se souviennent de ce que fut
l’enseignement primaire. 1981. Extrait du voyage dans l’Algérie de nos ancêtres
tome 1
[10] Yvonne
Turin : Affrontements culturels dans
l'Algérie coloniale (1830 – 1880), Paris, Maspero, 1971
[11] Daniel
Leconte : Camus si tu savais. Le
seuil. 2006
[12] Ibid.
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