Jusqu’au début du XXe siècle, la population européenne était
proportionnellement assez importante dans le Sud et les villages de
l’intérieur. Elle diminuera après la crise économique de 1930. Dans le même
temps, une démographie galopante des populations musulmanes dans les villes et
villages intérieurs du Tell va entraîner un exode des populations européennes
rurales vers les villes du Nord et surtout vers les grandes villes du littoral,
pour plus de sécurité ou moins d’isolement. Cet exode rural fut accéléré par la
crise économique qui endetta une partie des petits colons.
Cette désertification des campagnes se fit d'autant plus rapidement que
l’arabisation des villages de colonisation, puis des villes du littoral était
en route. Dans ces régions rurales de
colonisation, la proportion de musulmans passait de quelques pour cent à 90%.
Les Européens ne représentaient plus qu'une infime minorité dans les petits
villages des zones rurales et dans les petites villes de l’intérieur,
entre 1 à 2 % (0,3 % à Aumale en
1936) ; les Européens ruraux ont été obligés de quitter leurs terres et
leurs villages pour aller dans les grandes villes, en France, ou à l’étranger,
pour plus de sécurité, pour une meilleure qualité de vie, pour les études des
enfants, ou pour avoir plus de contact. C'était la fin du rêve colonial dès
1931. En 1926, environ un Européen sur
trois vivait dans le bled (28%); ils seront 20% en 1954 et beaucoup moins
entre 56 et 62. En 1962, 90% des pieds-noirs étaient des citadins.
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